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  • Le Millésime 1979 à BORDEAUX

Qu’on se le dise, le millésime 1979 fait partie des grands oubliés de la décennie 70. Il faut dire que ce n’était pas gagné pour ce millésime qui passait après une année miracle de 1978. Beaucoup de critiques l’ont décrit comme un millésime “classique”. Il est vrai que l’année ne restera pas dans les mémoires des vignerons comme étant une année difficile à travailler dans la vigne. Le cycle végétatif est classique avec un petit manque d’homogénéité par-ci par-là. Durant l’été, de belles pluies vont faire leur apparition mais sans trop endommager la vigne mais ne vont pas l’aider à atteindre une très belle maturité. Quand il y a beaucoup d’eau, plusieurs soucis peuvent arriver. Déjà, la maladie, la pourriture, qui vont faire que les raisins ne seront pas sains. Puis, le manque de concentration dans les raisins. Les raisins vont résister à l’eau en se forgeant une peau épaisse, qui ne laissera rien filtrer. Ni l’eau, ni le sucre… Ce sont donc des raisins relativement maigres en goût qui vont rentrer dans les chais. Leur peau épaisse va apporter une belle matière tannique, complétée par une acidité bien présente. Avec toute cette pluie, les raisins seront tout de même un peu gonflés par l’eau, et ce sont donc des vendanges records que vont enregistrer les châteaux bordelais. 

Pour les Bordeaux rouges, l’année 1979 va passer à la trappe des amateurs qui vont privilégier les 1978. Une chose est sûre, c’est que les vins de 1979 sont des vins de garde. Il y a tout de même quelques belles réussites à noter. Les vins des Graves et de Margaux, profitant d’un sol plus filtrant, vont offrir des vins moins marqués par les pluies de l’été. Dans cette lignée de belles bouteilles, nous avons encore une bouteille de Château Pape Clément 1979 qui pourrait encore vous surprendre. A cette bouteille nous ajouterons volontiers le Château Latour 1979 sur Pauillac, qui sera plus puissant que le précédent vin. 

Pour les vins blancs, même son de cloche, voire pire… Disons que pour les vins blancs, l’acidité est importante, et là nous en avons bien. Mais par contre, il est important que la maturité du vin vienne en association de l’acidité. Car si elle manque, et c’est le cas pour les Bordeaux blancs, le vin va être trop frais et maigre en bouche. Même histoire pour les vins sucrés, où le botrytis n’a pas pu se faire une place dans les vignes. 

 

  • Le Millésime 1979 en BOURGOGNE

L’année 1979 ne restera pas dans les mémoires des vignerons de Bourgogne. Pourtant tout n’avait pas trop mal démarré en Bourgogne, enfin on évitait le pire… Un peu partout en France, le printemps et l’été n’ont pas été grandioses. Il faut même dire le contraire, peu de soleil, pas de chaleur, mais en Bourgogne la pluie a passé son chemin pour laisser place à une sécheresse importante. Jusqu’ici tout va bien, cela va permettre à la floraison de bien se développer et d’offrir de belles perspectives pour nos copains viticulteurs. Quelques averses se sont bien déversées sur le vignoble mais sans trop de dommages sur la vigne. Par contre de fortes chutes de grêles ont attaqué le sud de la Côte de Nuits et vont endommager de manière irréversible les vins de Nuits-Saint-Georges et de Vosne Romanée. Après tout ça, les raisins rentrés dans les chais seront plutôt propres, mais les vendanges étant très abondantes, les jus seront légers, manquant de nerf et de tannins. Nous avons encore des vins sur l’appellation Gevrey-Chambertin, vins puissants et costauds, qui pourraient encore offrir des Pinots Noirs aromatiques, aux notes d’évolution, de champignons. 

Pour les vins blancs, c’est à ne plus rien comprendre. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les vins se sont révélés tendres, généreux en arômes et très riches. L’acidité, colonne vertébrale des vins sera bien présente, mais manquant un peu de peps. Cela donnera lieu à des vins à boire relativement vite. Les blancs ne sont plus discutables de nos jours, mais sont de très bonne qualité sur leur jeunesse.

  • Le Millésime 1979 en VALLÉE DU RHÔNE

Difficile est la vie d’un millésime qui passe après un très grand millésime. Souvent, les critiques se servent du précédent millésime pour le comparer. Et c’est tout a fait le cas de ce pauvre millésime 1979. Il passe après le magnifique 1978, année mythique après le glorieux 1961. Pour le coup le millésime 1979 sera un très bon millésime pour la vallée du Rhône et offrira des vins opulents, riches et charnus. Les vins de Côte-Rôtie offrent des vins très délicats et puissants à la fois, alors que ceux de Cornas sont bien plus droits et costauds. Pour le sud du Rhône, c’est la même chose. Sur la principale appellation, Châteauneuf du pape, les vignes vont subir le même traitement que le reste de la région. L’été relativement frais ne va pas permettre d’avoir des vins rouges très aromatiques. Ils seront comme tous les autres serrés, puissants, mais manquant de volume. Seules certaines propriétés vont réussir à tenir le cap et offrir des vins complexes. C’est d’ailleurs le cas du Château Cabrières qui est encore d’une couleur noir profond, et qui offre un nez très complexe sur les épices et les notes de torréfactions. Assez intéressant encore de nos jours. 

 

  • Le Millésime 1979 dans le RESTE DE LA FRANCE

La météo ne fera pas de cadeau à une région en particulier sur ce millésime 1979. Le printemps et l’été seront secs et frais un peu partout. Aucun souci météorologique n’est à déplorer hormis sur une partie de la Bourgogne. En Loire, le millésime 1979 est un bon millésime. Les Cabernet Franc sont assez opulents et riches. Mais c’est bien en Alsace ou cette météo aura fait le plus d’heureux. Un peu comme sur le millésime précédent, les vins de Riesling seront magnifiques, riches, intenses et fruités.

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