Le millésime 1983 est une année qui vous tient à cœur ? Il s’agit pour vous d’une année de naissance, d’une année de mariage ou tout autre symbole qui vous incite à vouloir offrir ou boire un vin de cette année ? Nous allons vous décrypter ce millésime afin de vous aider à acheter la bouteille qui conviendra le plus à votre besoin.
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Le Millésime 1983 à BORDEAUX
Le millésime 1983 est un millésime surprenant. Sur Bordeaux, comme un peu partout en France, le millésime 1983 était très prometteur. Voir même trop… Le mois d’août fut un mois très spécial du fait de sa forte chaleur et de son humidité extrême. Si nous remontons le temps de quelques mois, le mois de juin aura eu une floraison de très bonne qualité, ce qui permit de garantir une récolte abondante. Le mois de juillet a été très chaud, surement un des plus chauds jamais enregistré. Puis le mois d’août va tout faire basculer. Il y fait chaud, pluvieux et très humide. Tous ces paramètres climatiques vont avoir pour conséquence de développer le mildiou dans le vignoble. Après plusieurs semaines avec un temps compliqué, pluvieux, beaucoup de vignerons commençaient à se poser des questions sur la qualité du millésime. Il le plaçait dans la famille des millésimes désastreux. Comme toujours, dame nature va encore changer l’histoire. Le mois de septembre va être très sec et très chaud et sans pluie. Idem pour le mois d’octobre qui va permettre aux raisins récoltés les plus tardivement d’atteindre leur maturité optimale. Il y a pas mal de réussite sur le vignoble. Déjà, les vins de Margaux, qui grâce à des sols très drainants auront moins subi les fortes pluies d’août et auront eu moins de retard à rattraper. L’autre belle réussite sera pour les vins de Saint-Emilion. Les merlots vont atteindre une maturité parfaite pour donner une très jolie concentration au vin. Puis, pour le reste des appellations, la qualité est en dents de scie en fonction des propriétés. Sur Pauillac, Mouton Rothschild 1983 ou encore Lafite Rothschild sont fantastiques, tout comme Haut-Brion 1983 sur Pessac Léognan ou encore Léoville Poyferré en Saint-Julien. Pour ce qui est des vins blancs, les Pessac-Léognan sont intéressants, mais plus dégustables de nos jours. Par contre, les vins blancs sucrés tels que les Sauternes, sont merveilleux. La fin du mois d’octobre, chaud et sec, va permettre le développement du botrytis.
Si vous souhaitez déguster des vins de Bordeaux du millésime 1983, nous avons quelques pépites à vous proposer.
Château Yquem 1983 en Sauternes, noté 98/100, ce sont des raisins parfaits qui vont rentrer dans les chais. Le vin est intéressant de nos jours avec des notes d’épices douces et de fruits compotés écrasés.
Pour les rouges, Château La Croix de Gay 1983 fait exception à la régle. Le millésime n’est vraiment pas fameux sur Pomerol, sauf sur quelques propriétés ayant un terroir différent. Le Château en fait partie. Les arômes sont intéressants, sur la truffe et les arômes de sous-bois.
Pour tester un vin de la meilleure appellation, nous avons des bouteilles de Margaux, Château de la Tour de Mons 1983. Un peu plus fin et plus léger que les précédent vins, il sera plus doux et plus rond, avec des arômes tertiaires.
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Le Millésime 1983 en BOURGOGNE
Bienheureux est celui qui n’a pas à écrire sur le millésime 1983 ! C’est un millésime relativement simple à décrire au point de vue climatique, mais tellement compliqué sur le point organoleptique.
Comme sur Bordeaux, le mois de juin s’est bien déroulé avec du beau temps, ce qui a permis une floraison de qualité. Malheureusement, la grêle a fait son apparition en juillet, le vignoble va subir de fortes pertes, ce qui aura pour conséquence, une petite production en bout de chaîne. Ensuite la chaleur mêlée à la grêle va favoriser le développement de la pourriture, de la maladie. Comme sur Bordeaux, les pluies et les fortes chaleurs d’août ont accentué les difficultés. La suite s’est plus ou moins bien déroulée, les mois de septembre et d’octobre vont aider les raisins à atteindre leur bonne maturité. Alors oui, les Pinots et les Chardonnay vont réussir à obtenir leur degré de sucre nécessaire pour annoncer des jus de qualité, mais tous les soucis climatiques précédemment vécus vont rendre la tâche plus dure aux vignerons. Quand un raisin subit des attaques climatiques, il va avoir tendance à développer une peau plus épaisse pour se protéger. Mais cette fois-ci les peaux se sont développées avec le mildiou (la pourriture). Le vigneron va donc devoir jouer entre le temps que le jus va passer avec la peau pour avoir une belle matière tannique, sans pour autant les laisser en contact trop longtemps au risque de leur donner un goût de moisi. Leur travail est donc très compliqué sur le millésime 1983, et bien des vignerons vont se casser les dents.
Nous avons encore un Bourgogne de 1983. Un Gevrey Chambertin de la maison Guillard. Cette dernière est plutôt en fin de vie, il faut le reconnaître, mais pourrait se déguster avec des vieux fromages ou une volaille avec des champignons.
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Le Millésime 1983 en VALLÉE DU RHÔNE
Les vins de la Vallée du Rhône vont subir de plein fouet les mêmes soucis climatiques que sur Bordeaux et sur la Bourgogne. Le soleil de plomb va frapper la vigne et les vignerons vont avoir du mal à produire des vins équilibrés. Le trop plein de soleil et de sucre va laisser apparaître un manque d’acidité, ce qui sera préjudiciable pour le vieillissement des vins. Avec toutes ces difficultés, certains propriétaires vont tout de même bien s’en sortir du fait de leurs sols qui vont restituer l’eau emmagasinée depuis ces derniers mois pour éviter la sécheresse. Pour la partie méridionale, et surtout les vins de Châteauneuf du Pape, le mois d’août et son climat tropical vont générer des coulures sur les grenaches, cépage très important dans l’assemblage des Châteauneuf du pape. Sans ce cépage, les vignerons étaient perdus sur “comment assembler” leurs vins. Pour les bouteilles qui s’en sont le mieux sorties, ces dernières ont très vite évolué pour atteindre leur apogée. Notre dernière référence de Châteauneuf du Pape pourrait attiser votre curiosité avec une couleur concentrée, des reflets ambrés et des arômes de tabac froid.
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Le Millésime 1983 dans le RESTE DE LA FRANCE
La France va enregistrer des chaleurs records durant l’été avec une fin de mois d’août très humide.
En Loire la pourriture ne va pas aider les Cabernets Francs à atteindre une bonne qualité. Par contre, les chenins, comme les Sauternes sur Bordeaux, vont avoir un mois d’octobre superbe pour produire de délicieux vins. S’il faut retenir un vignoble autre que les trois principaux sur le millésime 1983, il s’agit des vins d’Alsace. Le millésime 1983 est tout bonnement magnifique. Les Rieslings sur les meilleurs terroirs vont avoir des vins de très longue garde, avec un équilibre impeccable entre l’acidité, le goût et la matière en bouche.