Le Millésime 1974 est une année qui vous tient à cœur ? Il s’agit pour vous d’une année de naissance, d’une année de mariage ou tout autre symbole qui vous incite à vouloir offrir ou boire un vin de cette année ? Nous allons vous décrypter ce millésime afin de vous aider à acheter la bouteille qui conviendra le plus à votre besoin.
Le Millésime 1974 à BORDEAUX
Décidément, les débuts des années 1970 ne sont vraiment pas terribles pour nos amis vignerons. Les millésimes 1972 et 1973 en sont la preuve, avec des vendanges délicates, de qualité plus que moyenne. Et une fois n’est pas coutume, le millésime 1974 ne fera pas exception. Il faut dire que le travail et le fruit du vigneron sont tellement sujets aux caprices de dame nature, que le moindre “pépin” météorologique peut être lourd de conséquences pour la suite du cycle végétatif. Pourtant, la floraison avait bien démarré, les mois de mai et juin étaient plutôt secs et chauds, signe d’un bon démarrage. Malheureusement, la suite ne fut pas aussi qualitative. De la mi-août jusqu’à octobre, le temps a été froid et pluvieux. Vous l’aurez compris, la pluie qui s’accumule dans le vignoble n’est jamais bonne pour la maturité du raisin. Au contraire, elle est le signe certain d’un raison gonflé par l’eau, et d’un jus dilué par cette dernière. Et ce fut le cas pour ce millésime pluvieux. Les raisins rentrés ne seront pas de bonne qualité, plutôt déséquilibrés même, et le seul lot de consolation sera sur la quantité de raisins récoltés. Car avant cette pluie bien présente, aucun souci de gel, grêle n’est venu perturber la vigne. C’est une vendange très abondante que vont rentrer les vignerons, à défaut d’un super millésime. Si nous devions donner une chronologie concernant les meilleures appellations, celle de Graves ainsi que Margaux s’en sortent tout de même un peu mieux, ou un peu moins pire ….
Même histoire pour les vins de Sauternes et de Barsac, qui ne vont pas produire de grands vins sur ce millésime compliqué. Finalement peu de grands vins sucrés vont voir le jour sur ces premiers millésimes de 1970. Si toutefois vous voulez vous aventurer sur ce millésime 1974 avec un vin de Bordeaux, nous avons encore une jolie sélection de vins pouvant répondre à vos attentes.
Le Château Margaux en tête de liste, suivi de près par le Château Beychevelle, en magnum, contenant le plus qualitatif pour faire vieillir les vins.
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Le Millésime 1974 en BOURGOGNE
Le millésime 1974 ne fera pas de cadeaux aux vignerons de Bourgogne. Là encore le début des années 1970 n’est pas fameux en ce qui concerne la qualité des vins. Le début d’année se déroule correctement avec des mois d’hiver sans gel, sans grêle. La floraison s’est plutôt bien déroulée, même si là déjà, quelques maturités différentes faisaient leur apparition. Le combat des vignerons s’annonçait déjà dur. La suite fut au contraire de ces maturités hétérogènes, plus rassurantes. L’été fut excellent, avec beaucoup de chaleur, mais vite gâché par un mois de septembre désastreux. Des pluies torrentielles se sont abattues sur le vignoble, rendant la tâche quasi impossible pour nos vignerons. Les rouges comme les blancs sont de qualité très moyenne, même si les blancs s’en sortent un peu mieux, avec des jus un peu plus fruités. Il faut dire qu’un trop plein d’eau dans les raisins va apporter beaucoup d’acidité au raisin. Alors autant dire que pour les rouges, ce n’est pas trop la fête, mais pour les blancs, si les vignerons ont réussi à faire une bonne extraction de fruit, l’acidité très présente va permettre de donner une colonne vertébrale intéressante. Et ce fut le cas. Les belles appellations comme Meursault par exemple vont y trouver un certain équilibre avec leur jus un peu plus gras et rond que les autres vins blancs. Sur Chablis par contre, certains climats plus sujet à la fraîcheur vont se retrouver avec des vins déséquilibrés. Il nous semble difficile de nos jours de tenter d’ouvrir une bouteille de ce millésime. Le manque de matière ne va pas permettre de les garder autant.
Mais rassurez-vous, vous ne ratez pas grand-chose ….
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Le Millésime 1974 en VALLÉE DU RHÔNE
L’herbe est parfois plus verte chez nos voisins… Avec la quantité de pluie tombée sur la Bourgogne ou sur Bordeaux, oui l’herbe est bien verte … Et elle le sera aussi ici en Vallée du Rhône qui ne sera pas épargnée par les gouttes d’eau sur ses terres. Un peu comme chez ses voisins du Nord, la floraison s’était bien déroulée dans l’ensemble, avec des jolies fleurs, puis des billes intéressantes, de taille homogène. Mais encore une fois, la pluie a fait des siennes. Elle est tombée en abondance sur les vignes du sud de la France. Les deux parties du Rhône vont être touchées, mais il est vrai que c’est bien la partie Nord qui a le plus souffert. Dans cette partie, il sera très difficile de sortir des vins sans qu’il n’y ait ce goût dilué, de jus trop “facile”. Le sud aussi va en prendre plein les bottes, mais les fortes chaleurs de l’été auront limité la casse et les vignerons les plus strictes qui auront fait un tri très sévère vont réussir à produire des jus convenables, avec un potentiel de garde. Les blancs quant à eux étaient corrects sur leur jeunesse, surtout les vins à base de Marianne, qui vont souffrir un peu moins des fortes pluies.
Si vous voulez tester un vin du millésime 1974, n’hésitez pas à déguster des vins de la Vallée du Rhône, qui réussiront le mieux à représenter l’année difficile. Nous avons encore quelques bouteilles de Château Cabrières, petite propriété sur Châteauneuf du Pape.
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Le Millésime 1974 dans le RESTE DE LA FRANCE
Il y a toujours une petite lueur d’espoir dans chaque millésime. Une région, un domaine qui arrive, grâce à une étincelle, ou une bonne étoile à produire un grand vin. Mais cette fois-ci, aucune petite flamme ne va venir éclairer les amateurs de vins.
En Champagne, les gelées de fin mars vont endommager plus de 1500 hectares de vignes de l’aube et de la montagne de Reims. Sur ce millésime, les pinot meuniers s’avèrent légers, quant aux pinots noirs, ce sera le seul cépage à donner satisfaction, mais très peu de grandes maisons vont produire des Champagnes millésimés en 1974.
En Alsace, la quantité sera du même niveau que la qualité. Souvent acide, maigre et sans gros potentiel derrière. Un millésime quelconque aux yeux de bien des critiques.
Quant à la Loire, elle se verra aussi trempée de la tête au pied. Les vignerons vont avoir recours à la chaptalisation pour produire les vins sucrés. Alors si certains sont favorables à cette pratique, la comparent à un chef étoilé qui assaisonne ses plats de sel, d’autres y trouvent une certaine tromperie au consommateur… Chacun y verra midi à sa porte.