Tous le monde a déjà dégusté une bouteille de Gewurztraminer Vendange Tardive à l’apéro ou pour accompagner un foie gras à noël, sans savoir réellement ce qui se cache derrière. Certes toutes les vendanges tardives ont un point commun, celui d’avoir cette sucrosité, cette gourmandise qui plaît ou a plu à chacun d’entre nous un jour.
Si nous restons dans un Français, les vendanges tardives sont des vins dont les raisins sont issus d’une récolte tardive, à sur maturité, ce qui à pour conséquence de produire des raisins plus sucrés et plus fort en alcool. Il existe en France 3 appellations pouvant utiliser le terme vendange tardive (VT).
L’Alsace tout d’abord dont la mention VT est autorisé depuis 1984. Les raisins doivent provenir uniquement de raisin surmuris. Il est interdit de chaptaliser (ajouter du sucre) et en fonction de la variété de raisin utilisé, le gramme de sucre par litre sera différent. Il sera donc obligatoire d’avoir au minimum 243 grammes de sucre par litre si le cépage utilisé est du Gewurztraminer ou du Pinot Gris et 220 grammes de sucre par litre s’il s’agit de Riesling ou de Muscat.
Le Jurançon ensuite où la chaptalisation est là aussi interdite, auquel s’ajoute une obligation de vendanger manuellement. La quantité de sucre est aussi mesurée, car il sera obligatoire d’avoir 281 grammes de sucre par litre pour prétendre à l’appellation Jurançon.
A noter pour la petite anecdote. Qu’une AOC JURANCON sera toujours sucré car s’il s’agit d’un vin sec l’appellation sera alors JURANCON SEC.
Puis pour finir, la dernière appellation à accéder à la mention VT n’est autre que l’AOC Gaillac.
Le cahier des charges fût validé en 2011. Le premier millésime sera donc le millésime 2012. Son cahier des charges exige entre autre un rendement de 25 hectolitres / hectare (ce qui est faible) ainsi qu’un minimum de 281 grammes de sucres par litres.
Le Pinot Gris du Clos Jebsal est un peu particulier. Il s’agit des parcelle souvent les plus précoces sur la propriété où les premières fleurs apparaissent quand d’autres n’ont pas encore pointé le bout de leurs tiges. Certaines années, les raisins atteignent une maturité si forte, qu’une trop grande concentration de sucre est présente, ce qui oblige le domaine à vinifier en « sélection grain noble ». Une dénomination similaire à celle des vendanges tardives, mais avec une plus forte présence de sucre. Le millésime 2015 est un très jolie réussite sur la propriété, mais demandera à s’attendre encore un peu avant de dévoiler toute sa complexité. Après 8-10 ans de garde, le Clos Jebsal développe de notes minérales, de pierre, avec une finale sur le fruité, abricoté. Une très jolie découverte dont il faudra s’armer de patience pour la découvrir.
Comme pour les vignes de Pouilly et Sancerre, Benjamin Daguenau hérite d’un petit domaine de 3 hectare planté sur des sols d’argile et de silice. D’une très grande finesse, les petites baie de manseng délivre des notes de fruits exotiques, d’épices, le tout sur une jolie fraîcheur et une sucrosité remarquablement maîtrisé.