Le millésime 1982 est une année qui vous tient à cœur ? Il s’agit pour vous d’une année de naissance, d’une année de mariage ou une autre symbolique qui incite à vouloir offrir ou boire un vin de cette année ? Nous allons vous décrypter ce millésime afin de vous aider à trouver et commander la bouteille de 1982 qui conviendra le plus à votre besoin.
Le Millésime 1982 à BORDEAUX
L’anecdote de 1982 : Voici sûrement le millésime qui lança la carrière de Robert Parker, ancien avocat qui décida de publier ses notes de dégustation depuis le millésime 1978. Ce fut le premier à noter les vins sur 100. Avec pas moins de 100 vins dégustés par jour, il donna ses lettres de noblesse aux vins de France et surtout de Bordeaux. Parmi d’autres critiques, le remarquable Michel Bettane a été l’un des premiers à annoncer que le millésime 1982 serait le plus grand millésime produit à Bordeaux depuis 1929.
Le millésime 1982 est un millésime emblématique pour le vignoble Bordelais. Emblématique, car de mémoire d’homme, très peu de millésimes ont offert un cycle de vignes parfait, sans embûche. Le printemps fut sec et doux, évitant le gel. La floraison était parfaite, se déroulant classiquement en Juin mais arrivant à terme dans de superbes conditions. Le mois de Juillet était très ensoleillé et les quelques pluies du mois d’Août venaient grossir les billes de raisins. Tout l’été jusqu’à la fin Septembre fut ensoleillé avec trois semaines particulièrement chaudes qui apportèrent une concentration supplémentaire aux raisins. Toutes les conditions étaient donc réunies pour effectuer des vendanges parfaites. Ce qui est remarquable dans le millésime 1982, c’est cet équilibre entre une maturité parfaite, la sucrosité du raisin et le potentiel alcoolique du raisin. Le tout avec un volume abondant. L’état sanitaire des vignes était parfait, et il fut même difficile de produire un second vin tant la qualité permettait de ne produire que des grands vins. Le rêve !! La beauté de ce millésime réside dans le fait que chaque château a réussi à produire un vin charmeur, représentatif de son terroir. Au début, lors des premières dégustations, certains critiques l’annonçaient trop fruité, trop souple et ne lui donnaient aucun potentiel de garde. Mais après l’élevage effectué, les vins offraient des jus étonnamment puissants, équilibrés et gouleyants. Du pur bonheur !
Si nous entrons plus précisément dans le vignoble Bordelais, certaines appellations ont tiré « encore plus » leur épingle du jeu. Il s’agit de celles situées au nord du Médoc. Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien ainsi que les appellations de la rive droite telles que Pomerol et Saint-Emilion. Les vins de Graves et de Margaux, qui, même s’ils furent d’une grande qualité, ont offert des vins plus accessibles et un peu moins concentrés que leurs compères du fait de leur sols légers qui ont souffert de la sécheresse de Septembre. Malheureusement des pluies importantes sont tombées à la fin des vendanges, ce qui retira tout le botrytis aux vins doux et les dilua. Le millésime 1982 n’est donc pas vraiment un millésime à retenir pour les vins liquoreux, même si là encore, certains Châteaux comme Yquem ont réussi à sortir un jus complexe, même avec un manque de Botrytis. Bien que les rouges situés au nord du médoc ont évolué très doucement, ils doivent sans doute être à leur apogée, mais pas forcément passés. Il sera nécessaire de contrôler l’état général de la bouteille ainsi que le niveau de l’épaule pour déterminer la buvabilité du flacon.
Le Millésime 1982 en BOURGOGNE
C’est une toute autre histoire pour les vignerons Bourguignons qui ont vu tout leurs espoirs de grands millésimes se diluer avec un mois de Septembre pluvieux. Pourtant, le printemps en Bourgogne fut chaud, sec et offrait même floraison précoce au mois de Mai. Celle-ci était d’une grande qualité, elle annonçait des vendanges abondantes. Une météo très chaude en Juin et Juillet permettait une bonne évolution de la vigne et il en était de même avec un mois d’Août extrêmement chaud, annonciateur d’une grande récolte et d’un très grand millésime. Mais voilà, comme annoncé, la pluie s’est invitée lors de la véraison des raisins (la période où le raisin se gorge en sucre et change de couleur), ce qui a eu pour effet immédiat de le diluer et le gonfler d’eau. La récolte s’annonçait déjà abondante, mais avec les derniers caprices de dame nature, elle devenait une récolte record, avec des volumes très importants. Point de vue du goût, il faut s’en douter, la qualité n’est pas trop au rendez-vous. Bien que certains domaines ont réussi à extraire des jus plus concentrés, la plupart des Pinot Noir sont légers et peu complexes.
Les blancs de Bourgogne 1982 s’en tirent un peu mieux, même si ce n’est pas le cas de toutes les appellations. Le vignoble de Chablis a payé les frais d’un trop bel été, très abondant ou le volume aura primé sur la concentration. Seuls les quelques domaines ayant taillés leurs vignes afin de produire un peu moins de raisins ont réussi leur année. On retiendra surtout le domaine Raveneau dont les Chablis auront tenu quelques années supplémentaires avec une belle concentration. Pour le reste des blancs de Bourgogne, les vins de la Côte de Beaune s’en sont vraiment bien sortis avec des jus matures, fins et concentrés. On retiendra les domaines Leroy, Ramonet ou encore la maison Jadot comme belles réussites du millésime. Pour conclure, qu’il soit blancs ou rouges, les vins de Bourgogne de ce millésime doivent déjà être bus, et pour ceux qui seraient encore en bouteille, une très grande précaution et surtout une roue de secours devront être prévues car les vins doivent sûrement être en manque de forme.
Le Millésime 1982 en VALLEE DU RHÔNE
L’année 1982 est un millésime à deux têtes en Vallée du Rhône. Pas tant par sa qualité, même si la partie méridionale s’en est mieux sortie en règle générale, mais plutôt par la capacité des vins à se conserver et bien se déguster dans le temps.Pour la Vallée du Rhône Septentrionale, les vins ont profité d’un été très chaud, voire trop chaud, car beaucoup de vignerons ne réussiront pas à maîtriser leur fermentation. Malgré cette chaleur accablante, plusieurs domaines, plus modernes ont réussi à maîtriser cette grande concentration en sucre et des degrés alcooliques très haut et ont réussi à proposer des vins riches, puissants et veloutés. Par contre, leur manque d’acidité ne leur offre pas un assez grand potentiel de garde. Il est préférable de les avoir déjà dégustés, ou de ne pas trop tarder. Nous retiendrons les vins du domaine Chave, sur Hermitage, de Guigal sur Côte-Rôtie ou encore Jaboulet sur Cornas. Concernant les vins blancs, la météo aura là aussi eu raisin des vignerons, car bien que parfaitement mûrs, les raisins manquent cruellement d’acidité et de garde. A ce jour, il sera difficile de déguster un blanc sec avec encore un peps ou de la matière. Pour les vins du sud de la Vallée du Rhône, la chaleur n’a pas épargné les appellations prestigieuses. Châteauneuf du pape, Vacqueyras, Gigondas, Tavel, tous manquent cruellement d’acidité et de profondeur. Pour les domaines les mieux équipés en terme de refroidissement, les jus sont sortis des chais volumineux, alcooliques et capiteux et se dégustaient sur leur jeunesse. Les vins du Rhône ne reflètent pas le légendaire millésime 1982 et sont plutôt décevant à déguster de nos jours.
Le Millésime 1982 dans le RESTE DE LA FRANCE
Le millésime 1982 est dans l’ensemble une très bonne année pour le reste du vignoble Français et ce, pour deux raisons. Soit les meilleurs vignerons auront réussi à diminuer les gros rendements et produire des vins concentrés, plein et d’une très bonne qualité, ou pour les autres vignerons, les vendanges furent abondantes, flatteuses et dégustables rapidement, qui plus est, portées par un super-millésime Bordelais, qui leur aura permis de vendre leurs vins partout dans le monde sans trop grande difficulté. Les régions qui s’en sortent le mieux en 1982 restent l’Alsace, ou les Gewurztraminer et les Riesling vieillissent très bien, amples, sans lourdeur avec des notes d’épices. Idem en Champagne où même si la région a pour l’époque battu son record de production aura sur certaines parcelles produit des raisins parfaits. C’est le cas des Chardonnay de Billecart-Salmon par exemple.
Bien que leur apogée soit passé, les meilleurs crus du Beaujolais auront vu leur région mise en valeur avec un très grand millésime ou le Gamay s’est parfaitement exprimé avec des vins opulents, fins et d’une belle longueur.
La lecture de ce guide de 1982 vous a plu ? Vous pouvez retrouver les meilleurs vins de 1980 sur le site. Nous vous conseillant de choisir une bouteille de vin de 1980 ayant un niveau cohérent par rapport à son âge. Les étiquettes des vins de 1982 sont souvent légèrement tâchées ou légèrement abîmées (mais cela reste normal pour un vieux millésime). Merci pour votre lecture. Retrouvez les plus grands vins de 1980 sur Comptoir des Millésimes :