Année, Millésime 1989
Le millésime 1989 est un millésime qui vous tient à cœur ? Il s’agit pour vous d’une année de naissance, d’une année de mariage ou tout autre symbole qui vous incite à vouloir offrir ou boire un vin de cette année ? Nous allons vous décrypter ce millésime 1989 afin de vous aider à acheter la bouteille qui conviendra le plus à votre besoin.
Le Millésime 1989 à BORDEAUX
Le millésime 1989 est un millésime sur lequel il est difficile d’écrire sans perdre le fil de son récit. Le mot juste est plutôt compliqué. Compliqué car beaucoup de paramètres propres aux vignerons et aux œnologues rentrent en ligne de compte pour déterminer la qualité de leurs vins. Ce millésime fut parfois critiqué, souvent pour son manque d’équilibre, et parfois encensé du fait des dates précoces de vendanges, des mesures phénoliques de grandes qualités et d’un rendement parfait (quand il fut bien maîtrisé). Une météo parfaite a permis un développement du cycle de la vigne dans les meilleures conditions. Et ce n’est pas pour rien que le millésime 1989 a fourni des vendanges les plus abondantes depuis l’année 1893. L’hiver chaud et sec annonce le ton. Une floraison idéale, une véraison un peu précoce puis une maturité du raisin qui arrive à son terme très tôt dans le calendrier. Et c’est là ou ça coince. La quasi totalité des merlot sera récoltée à bonne maturité, avec un degré d’alcool 1,5 degré supérieur à son habitude. Parfait pour donner aux vins de la matière et du fruit. Par contre, et c’est là que ça coince, certains cabernets sauvignons qui seront très mûrs, n’auront pas atteint leur maturité physiologique et manqueront d’acidité et n’apporteront pas l’équilibre nécessaire. Le Cabernet Sauvignon détermine souvent la potentiel d’un grand vin, c’est pourquoi la décision du vigneron est importante, car ceux qui ont décidé d’attendre encore un peu ont vu leurs cabarets récompensés de la production d’un très grand vin.
Dans le libournais il est clair que les Pomerols s’en sont mieux sortis que les Saint-Emilions avec de très grandes réussites sur Pétrus ou Lafleur Pétrus. Sur Saint-Emilion, Château Angélus et Château Cheval blanc feront office de meilleurs vins sur l’appellation. En ce qui concerne la rive gauche, il est vrai qu’en règle générale les vins de Margaux sont défavorisés comparés au reste du vignoble, mais produiront comme en 1982 des vins de bonne ou moyenne qualité, à l’image de Château Margaux ou encore Château Rauzan Ségla. Ensuite viendront les vins de Pessac-Léognan qui s’en sortent bien mieux. Château Haut-Brion et La Mission Haut Brion offriront des vins puissants et très complexes.
Trois appellations sortent du lot dans le médoc. Ce sont les appellations de Saint-Estèphe, Pauillac et Saint-Julien. Les meilleures propriétés ont produit des vins aussi bons que le millésime 1982. Nous retiendront les vins de Cos D’estournel, Haut Marbuzet, de Tablot ou encore de Lynch Bages.
Pour finir, le millésime 1989 fait partie des « trois glorieuses », trois millésimes d’une qualité exceptionnelle pour les vins blancs sucrés. Le peu de précipitations courant septembre apportera le début d’une pourriture noble, qui viendra terminer un cycle végétatif et une maturité du raisin parfaite.
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Le Millésime 1989 en BOURGOGNE
Le millésime 1989 fait partie des très bons millésimes oubliés. Il y en a comme ça, qui soit du fait de passer après un millésime exceptionnel se font tout petits, ou encore, et c’est le cas pour cette année, passent après un millésime cher, sans que lui même ne baisse de prix alors que le millésime 1990 lui a chuté d’environ 20%. Moins bon marché, les marchands de vin ne s’y sont pas arrêtés plus que cela, préférant le très bon rapport qualité/prix du millésime 1990.
Point de vue viticole, le millésime est un millésime d’amateurs et de vignerons.
La météo fut idéale même si les hautes-Côtes ont subi quelques gels sur le mois d’avril, cependant, l’été, très chaud, aura permis au Pinot Noir de s’exprimer à sa pleine mesure.
Les vins sont souvent racés, riches et puissants. Plutôt tanniques, mais plus équilibrés et plus flatteurs que les 1988 et se sont dégustés sur le fruit entre les 5 à 10 ans en fonction de l’appellation, mais peuvent encore s’apprécier de nos jours pour les plus belles d’entre elles.
Pour les vins blancs, là aussi le Chardonnay aura profité de cette météo magnifique. Les vins sont gras, puissants, et d’une minéralité pure. Sur Meursault par exemple, les vins sont d’un potentiel de garde remarquable.
Nous évoquions un millésime de vignerons car même si les quelques averses de juillet ont aidé les vignes à surpasser la sécheresse de l’été, certaines vignes ont atteint des degrés d’alcool très haut. C’est à ce moment où les bonnes décisions prises par les meilleurs vignerons feront pour certains des vins trop chargés, trop lourds et pour d’autres des vins d’une très grande qualité, avec un beau potentiel de garde.
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Le Millésime 1989 en VALLEE DU RHÔNE
Comme sur le reste de la France, les vins de la Vallée du Rhône ont profité d’un été très chaud avec une faible pluviométrie. Ce dernier est un peu comme en Bourgogne, un peu oublié mais cette fois-ci car il précède l’extraordinaire millésime 1990. Néanmoins, quand les vendanges sont bien maîtrisées et que le travail dans le chai est à la mesure de la qualité de cette année, le vin produit sera très grand. Dans la partie Septentrionale, les vins rouges tels que les Côte-Rôtie ou Hermitage sont exceptionnels. Puissants, concentrés et avec une très belle concentration. Pour les plus beaux domaines ayant réussi à maîtriser leur équilibre, alcool et acidité, les vins seront d’une très longue garde et pourront se déguster encore jusqu’en 2030.
Pour les blancs, même constatation. Les Roussanne et Marsanne sont opulents, très expressifs et assez gras. Cependant le manque de précipitations aura raison de ces vins qui devraient déjà avoir été bus selon nous.
Pour la partie méridionale, là aussi le millésime est fantastique, avec un seul petit bémol sur les vins de Tavel qui seront passés à côté et n’offriront que des vins de moyenne qualité.
Par contre tous les voyants sont dans le « vert » en ce qui concerne les vins de Chateauneuf du Pape. Il faudra cependant être amateur de vins puissants, car les fortes chaleurs de cette année 1989 auront donné des raisins très murs et donc des vins très puissants, capiteux avec un caractère tannique. Eux aussi dotés d’une très longue garde, ils se dégustent encore de nos jours sans soucis.
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Le Millésime 1989 dans le RESTE DE LA FRANCE
Il est difficile de mettre en avant une région viticole plus qu’une autre car cette année 1989 fut magnifique sur tout le terroir de France. Petite note, mais les vins sont difficilement trouvables, sur les vins de Champagne où des gels ont attaqué presque 20% de vignobles, surtout sur la Côte des Blancs. Par contre, le peu de jus sorti sera gras, puissant et différent de ce qu’a pu donner le Chardonnay auparavant.
Sur le Sud-Ouest, les vins de Madiran ou Cahors sont d’un très bon niveau, avec les domaine Brumont ou le Château D’Aydie.
Dans le Languedoc-Roussillon, les vins là aussi auront profité de fortes chaleurs. Les vins sucrés ont la par belle comme sur Sauternes, avec des vins tels que les Maury gorgés en sucre à souhait.
Sur la Loire, le millésime aura davantage profité aux vins blancs. Les Sancerre ou Pouilly sont complexes et denses alors que les Mont-Louis sont d’une rare minéralité.
Vous pouvez retrouver les meilleurs vins de 1989 sur le site. Nous vous conseillant de choisir une bouteille de vin de 1989 ayant un niveau cohérent par rapport à son âge. Les étiquettes des vins de 1989 sont souvent légèrement tâchées ou légèrement abîmées (mais cela reste normal pour un vieux millésime). Merci pour votre lecture. Retrouvez les plus grands vins de 1989 sur Comptoir des Millésimes :