Année, Millésime 1992
Le millésime 1992 est un millésime qui vous tient à cœur ? Il s’agit pour vous d’une année de naissance, d’une année de mariage ou tout autre symbole qui vous incite à vouloir offrir ou boire un vin de cette année ? Nous allons vous décrypter ce millésime afin de vous aider à acheter la bouteille qui conviendra le plus à votre besoin.
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Le Millésime 1992 à BORDEAUX
Le millésime 1992 a montré une autre facette des difficultés qu’un vigneron peut rencontrer lors du cycle de la vigne. Parfois la vigne manque de soleil, de chaleur ou parfois au contraire, la vigne a trop chaud. Cette fois-ci, c’est la pluie qui s’en est mêlée. Alors que le printemps a été précoce grâce à une forte humidité et des températures chaudes, la floraison de la vigne est arrivée plus d’une semaine avant une floraison standard. Tout le monde a alors cru que le millésime 1992 allait être une année précoce, avec des vendanges avancées. Le reste de la saison fut très chaud accompagné d’une pointe d’humidité. Et alors que cette vendange prenait la même direction que les très grands millésimes, avec la principale caractéristique qu’est la chaleur, mais à l’inverse de ces grandes années, d’énormes pluies sont venues perturber le cycle de la vigne et gonfler les billes de raisins. Il fallait impérativement éclaircir la vigne, c’est-à-dire diminuer le nombre de grappes de raisins par pied, afin d’éviter de trop gros rendements, qui abouteraient à des raisins dilués, légers. Les vignerons qui auront pris cette sage décision, proposeront des jus dotés d’une richesse satisfaisante.
Comme une mauvaise nouvelle ne vient pas seule, les mois de Septembre et Octobre n’ont pas aidé les vignerons à sortir des grands vins. Cependant les Châteaux qui auront vendangé leurs blancs de Sauvignon et Sémillon ont pu se satisfaire d’un très, très bon millésime. Par contre, la deuxième quinzaine de Septembre et une bonne partie du mois d’Octobre se passeront sous la pluie et n’apporteront pas le soleil nécessaire pour aider les vignes à atteindre leur maturité.
Pour résumé, le millésime 1992 n’est pas un millésime catastrophique, on peut même dire qu’avec toutes les difficultés rencontrées, on peut s’estimer heureux de pouvoir déguster certains jus de qualité. Le geste du vigneron qui aura fait la différence sur cette récolte, est bien l’éclaircissement effectué sur le mois d’Août.
Sur le vignoble, l’appellation qui propose les meilleurs vins de 1992 est Pomerol, portée par les propriétés de la famille Moueix qui ont innové sur ce millésime en déployant des grandes bâches noires en plastique, afin de protéger les vignes de la pluie. Cela aura évité aux parcelles de Petrus et du Château Trotanoy d’être inondées par des pluies diluviennes. Cette innovation ajoutée à un travail dans la vigne exemplaire, et des vendanges manuelles accompagnée d’un tri très sélectif aura permis de produire de très bons vins. Les autres appellations qui sortent du lot sur l’année 1992 sont les vins de Saint-Julien avec les châteaux : Ducru-Beaucaillou ou Château Léoville-Barton. Sur Saint-Estèphe, le Château Haut-Marbuzet sort aussi du lot sur l’appellation. À noter que les Pessac-Léognan s’en sont aussi très bien sortis.
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Le Millésime 1992 en BOURGOGNE
La Bourgogne est la région la mieux lotie du vignoble Français. Que ce soit pour les vins blancs ou les vins rouges, les vins sont d’une très grande qualité. Pour les rouges, le cycle de la vigne s’est parfaitement déroulé, avec une floraison parfaite, dans les temps. L’été fut chaud avec quelques pluies qui donnèrent une récolte abondante. La décision des vignerons de faire des vendanges en vert et de préférer la qualité avec des raisins murs plutôt que de la quantité auront eu raison. Pour les meilleurs d’entre eux, les tanins sont présents, puissants et le raisin offre des vins très aromatiques. La difficulté pour le vigneron sur ce millésime sera l’élevage. Des vins trop puissants mais manquant d’acidité supporteront mal le passage en barrique. Sur l’année 1992, il faut privilégier les rouges et blancs de Beaune. Les appellations de Pommard et Volnay pour les rouges sont parfaits. Ils ont assez de matière et de texture pour accompagner ces jolis fruits rouges veloutés et gras. Pour les blancs, même son de cloche. Les blancs de Meursault, les Cortons Charlemagne ou encore les Puligny Montrachet sont magnifiques. Les Chardonnay auront profité d’un très bon été, et leur récolte assez précoce aura permis d’éviter les quelques pluies. Les plus opulents d’entre eux arriveront à supporter un élevage en barrique. Nous avons encore quelques bouteilles du Domaine Chavy-Chouet, sur les appellations de Meursault Les Narvaux ainsi que sur Puligny-Montrachet Les Levrons. Même si de nos jours, les vins ont perdu encore un peu de leur acidité, leur texture grasse et ronde s’associe aux arômes de truffes blanches, typiques des beaux blancs de Bourgogne.
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Le Millésime 1992 en VALLEE DU RHÔNE
Le millésime 1992 est un peu en dessous des standards vinifiés ces dernières années. Même si tout s’est bien déroulé en début de cycle de la vigne, des pluies importantes se sont abattues sur une partie du vignoble, diluant certaines parcelles ou en empêchant d’autres d’atteindre leur maturité. Il faut donc bien choisir ces vins sur ce millésime, car certaines bonnes surprises peuvent apparaître, même si à la date à laquelle nous écrivons cette article (en 2021), peu de vins sont encore dégustables dans des conditions optimales. Pour le Nord de la Vallée du Rhône, les récoltes furent abondantes, produisant des vins qui reflètent leurs appellation. Le mois de Septembre pluvieux aura un tant soit peu allégé les vins mais ces derniers resteront moyennement corsés, toujours épicés avec une belle richesse. En ce qui concerne les vins du Sud, une appellation s’en sort vraiment mieux que les autres. Il s’agit de Châteauneuf-du-Pape qui évitera les grosses goûtes et les pluies torrentielles qui auront secoué le vignoble de Gigondas et des alentours. Retournons en Vallée du Rhône Septentrionale pour parler des vins blancs cette fois-ci, qui malheureusement ne laisseront pas un très grand souvenir. Les Condrieu sont eux aussi dilués et proposent des vins qui, même s’ils sont fruités, reste relativement légers.
Seules les blancs de l’appellation Hermitage garderont une texture plus grasse et plus riche. L’acidité qui les accompagne leurs permettent de se déguster un peu plus dans le temps.
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Le Millésime 1992 sur le reste de la France
Le reste du vignoble Français est assez disparate. Le vignoble d’Alsace aura vraiment souffert des fortes pluies d’octobre qui auront eu raison sur la maturité des jus. En Loire, le millésime est dit « de vignerons » et seuls les meilleurs auront sortis des vins de grande qualité, à l’image des Pouilly-Fumé de Didier Daguenau. Pour finir, la Champagne. Cette année fut clémente sur le vignoble et aura permis aux propriétaires de récolter des raisins équilibrés, corrects.
Le Meilleur Vin français du millésime 1992
Selon les avis des dégustateurs et notamment de la team Robert Parker & The Wine Advocate, le meilleur vin de 1992 serait le Montrachet Grand Cru du Domaine Leflaive !
99/100 Parker
Garde : Peut être déguster dès aujourd’hui, il a atteint son apogée.
Dégustation : « Le Montrachet 1992 de Leflaive (seulement leur deuxième millésime) est la quintessence du chardonnay. C’est un vin incroyablement riche, très extrait, qui déborde de saveurs, mais qui est aussi merveilleusement précis et concentré. » Voici l’avis de Parker lors de sa dégustation en 1993. La comparaison est atypique mais comique : « Ce vin à la taille d’un mammouth ! »
Le Domaine Leflaive a connu de nombreux millésimes réussis au fil des ans – 1979, 1985, 1986 et 1989 viennent immédiatement à l’esprit – mais les 1992 sont les meilleurs vins jeunes que ce domaine ait produits. Les rendements étaient en moyenne de 45 hectolitres par hectare, bien en-dessous des derniers millésimes. Les vins sont réputés pour leur pureté et leur élégance, mais les 1992 affichent également un niveau particulier de richesse et d’intensité.