Année, Millésime 2002
Le millésime 2002 est un millésime qui vous tient à cœur ? Il s’agit pour vous d’une année de naissance, d’une année de mariage ou tout autre symbole qui vous incite à vouloir offrir ou boire un vin de cette année ? Nous allons vous décrypter ce millésime afin de vous aider à acheter la bouteille qui conviendra le plus à votre besoin.
Le Millésime 2002 à BORDEAUX
Une année pleine de surprises et surtout de craintes. Disons que le millésime 2002 a donné pas mal de sueurs aux propriétaires de Bordeaux à cause de sa météo très difficile pour la vigne. Le millésime a mal commencé avec un mois de Mai compliqué qui s’est passé dans le froid, ce qui aura pour conséquence de retarder la floraison de la vigne. La première complication démarrait. Cette vague de froid a eu un impact désastreux pour le raisin et donna lieu à des coulures. Et là, que vous soyez un vigneron prévoyant ou encore méticuleux, vous n’avez pas le choix de subir ces aléas climatiques. Le mois de Juillet laissait présager quelques bonnes nouvelles, car il fut relativement chaud, sans trop de précipitations, mais le mois d’Août ôta tout espoir d’une grande récolte. La pluie et le manque de soleil empêchèrent le raisin de bien se développer et d’atteindre une bonne maturité. Pire encore, les coulures en début de cycle apportèrent de la pourriture sur la vigne, ce qui engendra d’énormes dégâts dans le vignoble. Et là, dame nature fit un miracle ! Un large soleil s’installa en Septembre. La maturation des raisins a pu alors arriver à terme. La pourriture de son côté a été stoppée mais a laissé quelques séquelles. Si nous regardons à la loupe les différentes régions de Bordeaux, la qualité du millésime est tout de même différente. Les Cabernets qui sont habituellement des raisins plus tardifs que le Merlot auront eu raison d’eux. Les vins de la rive gauche ayant une bonne partie de Cabernet auront produit des très beaux vins. Ils sont puissants, riches et dotés d’une belle complexité. Le Château Margaux 2002 est dans cette lignée de belle réussite sur le millésime, noté d’un bon 93/100 par Parkeur, suivi sur la même appellation par Château Brane Cantenac. Tous les deux sont des vins soyeux, aux arômes de fruits des bois.
Pour les amateurs de vins plus puissants, nous vous conseillons le Château Haut-Batailley qui offre une belle structure et un vin corsé. De l’autre côté de la rive, enfin sur la rive droite de la Dordogne, les Merlot sont un peu moins bien réussis. Leur besoin en soleil, relativement tôt dans la phase de maturité leur aura sûrement manqué. Seuls les meilleurs de Pomerol et de Saint-Emilion auront réussi à sortir un vin intéressant, à l’image de Château La Conseillante qui se déguste encore de nos jours sur des tannins très souples avec une finale très veloutée.
En ce qui concerne les vins blancs par contre, cet été indien sera salvateur, voire bénéfique.
Les Sauvignons et les Sémillions atteindront leur maturité phénolique tardivement et auront pas la même occasion engrangé une belle acidité pour apporter cette équilibre très recherché sur les blancs. Par contre, les vins blancs moelleux auront manqué de soleil pour produire des vins assez sucrés et surtout avec une belle intensité.
Le Millésime 2002 en BOURGOGNE
Ce millésime 2002 aura mis tout le monde d’accord, à quelques exceptions près, comme toujours.
Pourtant, rien de bon ne s’annonçait quand à l’instar de Bordeaux, une vague de froid frappa le vignoble courant Mai. Le cycle de la vigne était là aussi retardé avec son lot de coulures. Et malheureusement, tout le vignoble fut frappé. Je vous rassure tout de suite, la suite de l’histoire ne se répète pas comme à Bordeaux. Ouf ! Les mois de Juillet et Août furent (presque pour tout le monde) ensoleillés, très chauds et bien secs. Idéal pour casser le développement de la pourriture et aider la vigne à atteindre sa maturité. Les Bourguignons ont de la chance car le Pinot Noir est un cépage qui mûri plus rapidement que d’autres cépages tels que la Syrah par exemple. Nous vous disions presque pour tout le monde, car contrairement au nord de la Bourgogne, la région du Mâconnais ainsi que le Beaujolais n’auront pas eu cette chance. Des pluies et des orages terribles ont obligé les vignerons à vendanger très tôt et donc à récolter des raisins pas assez mûrs. Ces derniers donneront des vins légers, sans trop de matière. En revanche, pour le reste du vignoble, tout se passa parfaitement bien. Tellement bien, que l’on compare le millésime 2002 à celui de 2003, avec même, un peu plus de finesse encore. Une région sera même considérée comme exceptionnelle, il s’agit de l’Yonne, et plus particulièrement l’appellation de Chablis.
Sur Chablis, les Premiers Crus et les Grands Crus sont fantastiques. D’une très grande profondeur, très ample avec une compléxité aromatique remarquable. Les rouges de la Côtes de Nuits sont aussi parfaits. Même si au début, certains septiques avaient peur de quelques notes de pourri, suite aux coulures du début de cycle, il s’avère qu’elles se sont estompées rapidement pour laisser place à des notes typiques du Pinot Noir. Du fruit de bois, des notes minérales.
Le Millésime 2002 en VALLEE DU RHÔNE
Il va être difficile d’épiloguer sur le millésime tellement il est catastrophique sur la région.
Que ce soit pour la partie Septentrionale ou Méridionale, la pluviométrie fut très importante, avec même des records et des inondations sur certaines appellations. Il ne faudra donc pas trop compter sur cette année 2002 pour déguster de grands vins du Rhône. Seuls les domaines qui auront pris le pari d’effectuer un tri très drastique et ne sélectionner que les raisins non attaqués par la pourriture et ayant suffisamment mûri pourront proposer des vins « corrects » mais n’auront que de très très faibles quantités. Le petit rayon de soleil sera éventuellement avantageux sur l’appellation Hermitage, qui sortira des vins intéressants, plus riches que la moyenne, et avec surtout des vins blancs complexes et gras. Jean Louis Chave, véritable emblème sur l’appellation récoltera même un 94/100 avec son Hermitage 2002.
Le Millésime 2002 sur le reste de la France
S’il y a une région à retenir sur le millésime 2002, c’est la région de la Champagne, qui profitera de conditions climatiques parfaites. Les Chardonnay ainsi que les Pinot seront très mûrs, saints et offriront des Champagnes complexes et fins. En même temps, la Champagne et le Chablisien ne sont pas si éloignés que ca. En ce qui concerne les vins de Loire, il faudra retenir la grande qualité des vins blancs qui auront su rattraper leur retard de début de saison pour présenter des vins d’une grande pureté et finesse. Les rouges quant à eux sont assez disparates en fonction des régions.
Le meilleur vin de 2002 selon les notes Parker
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Champagne Cristal Rosé 2002 – Louis Roederer
Note : 100/100 Parker
Garde : 2018 – 2040
‘Le Cristal Rosé 2002 a toujours été soupçonné de devenir un jour une légende. Aujourd’hui, neuf ans plus tard, le vin couleur oignon est arrivé dans l’Olympe des meilleurs champagnes. Clair, mûr et vineux au nez, intense et complexe mais très délicat, c’est un 2002 luxuriant, succulent, parfaitement rond et intense qui équilibre sa générosité et sa texture avec une grande élégance et un équilibre envoûtant. Ce caractère homogène, charmant, séduisant et voluptueux est associé à une grande pureté et harmonie, notamment dans la finale qui n’est pas seulement ronde et caressante mais aussi fraîche, piquante et stimulante. Que peut-on attendre de plus d’un champagne rosé ? Même si vous me serviez le vin dans un verre noir, ce serait toujours un vin magnifique, superbe. Oui, c’est du vin plutôt qu’autre chose, et sa vinosité pétillante me fait désespérément en redemander. Si je pouvais, j’épouserais tout de suite le Cristal Rosé 2002. Cette cuvée est le reflet d’un grand millésime continental et des stupéfiants terroirs d’Aÿ (Pinot Noir : 60%), d’Avize et du Mesnil (Chardonnay : 40%). La bouteille que j’ai dégustée chez Roederer à Reims en mai 2018 a été dégorgée en 2011, donc, comme le 2008, après huit ans sur les secondes lies. »
Stephan Reinhardt en 2018